samedi 17 janvier 2009

Révolution papier-maché


Il s'en prépare des choses
il s'en conçoit des rêves
il s'en construit des utopies
il s'en imprime des manifestes

dans les cuisines et les salons, sur les comptoirs ou sous les couettes, derrière son chariot de courses, coincé dans nos voitures ou en gobant les inepsies télé-radio.

Il s'en montre des poings
il s'en crie des slogans
il s'en lance des pierres
il s'en brûle des BM

de derrière nos carreaux, bien à l'abri au coin du feu, collé au radiateur, à critiquer ceux qui défilent et qui s'expriment.


H.F Thiéfaine "Quand la banlieue descendra sur la ville"

Combattants dans les rues qui puent la trique
la moiteur rance et la mauvaise conscience
gargouilles ricanantes aux vitrines gothiques
dans la noria des brancards en cadence
on n'entend plus crapuler dans le vent
les discours des leaders et des tribuns
tous les mornes aboyeurs de slogans
les sycophantes et les théoriciens

Bourgeoises hallucinées dans les poubelles
qu'elles n'auraient jamais dû quitter naguère
quatre-vingt-neuf c'était leur truc à elles
maintenant ça change de date partenaires
j'espère que l'on assassinera Mozart
et sa zikmu pour noces et matchs de foot
et qu'y aura du beau tag sur ces boulevards
plus spleeneux qu'une seringue aprés un shoot

quand la banlieue descendra sur la ville
pour la grande razzia des parias
quand la banlieue descendra sur la ville
pour le grand basta des rastas

eh mec tu t'acharnes à tirer les stores
pour te cacher de la rue en chaleur
et tu dis du bout de tes dents en or:
"dommage que Dieu soit plus à la hauteur"
faut être saturé d'un rare espoir
pour danser dans les ruines des limousines
y a ta bm qui crame sur le trottoir
dis-toi qu'c'est beau comme un choeur d'orphelines

quand la banlieue descendra sur la ville
quand la banlieue descendra sur la ville

mercenaires de lilith contre miliciens d'eve
dans la fumée des incendies sanglants
la rue s'effondre et le peuple se lève
et j'avoue qu'ça m'laisse pas indiffèrent
je débouche un autre vieux corton-charlemagne
en compagnie de ravissantes call-girls
qui fument joyeuses en dégrafant leurs pagnes
de la sinsémilla dans leur brûle-gueule

quand la banlieue descendra sur la ville
pour la grande razzia des parias
quand la banlieue descendra sur la ville
pour le grand basta des rasta.



Et jamais l'envie qui démange enfin
d'aller, d'aller, d'aller, d'aller... un peu plus loin.


7 commentaires:

  1. l'envie bien sur, mais aussi la peur , de contrarier notre confort, nos habitudes.
    S

    RépondreSupprimer
  2. Comment ne pas se joindre à ton texte et à celui de Thiéfaine ?
    Il est vrai que notre petit confort nous endort mais on peut se donner le pouvoir de boycotter ...J'essaye de le faire à mon échelle pour ne pas abonder dans leurs escarcelles en devenant quelque fois rebelle ... :o)

    Douce journée ...

    RépondreSupprimer
  3. Je connaissais de thièfaine quelques morceaux , suis allé écouter celui-ci. Vais m'acheter le cd . Amitiés

    RépondreSupprimer
  4. Ca balance ici !
    :-)))
    "Vous êtes prié de laisser l'État dans les toilettes où vous l'avez trouvé"
    HFT
    Bises

    RépondreSupprimer
  5. Bien joué lidia, l'ascenseur de 22H43 est arrivé. Bises

    RépondreSupprimer
  6. précaire le travail
    quelques heures par ci, un peu plus par là
    pas besoin de vous mademoiselle
    vous êtes trop...pas assez...pas à la norme
    arretez de sourire et allez voir ailleurs !
    pécaire les amours
    pas besoin de vous ma belle
    quelques heures par ci, plus du tout par là
    la place est déjà prise,
    vous êtes trop...pas assez...pas au bon moment
    revenez on réexaminera votre candidature!
    ..................
    Il y a de quoi hurler et battre le pavé
    mais parfois même ça c'est trop dur
    et alors on se pelotonne près du radiateur, au fond de son lit, enfouie sous la couette, on ne critique personne on attend que les rêves reviennent...
    C
    (bonne manif à ceux qui ont pu la faire et hurler pour nous )

    RépondreSupprimer
  7. Ce texte est tellement d'actualité en cette journée de grève...
    Bien à vous M'sieur Th...

    Bises
    C.

    RépondreSupprimer